C’est la bonne nouvelle de l’été côté immobilier: les taux de crédit ont baissé en juillet. Ce qui a permis de soutenir la demande, très dynamique ces dernières semaines. Reste à savoir si cette tendance va perdurer. «Nous constatons un resserrement des barèmes affichés avec une hausse du taux sur 20 ans (de 1,3% à 1,45%) et une baisse sur 25 ans (de 1,8% à 1,65%)», note Philippe Taboret, DGA de Cafpi, courtier en crédit immobilier. Ce qui semble acquis, c’est que les taux vont se maintenir à des niveaux très bas. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, estime même qu’ils «devraient rester faibles pendant plusieurs années». «Si les taux augmentaient de manière inconsidérée, cela signifierait que les banques centrales auraient perdu le contrôle de la situation», explique-t-il. Ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle.
La grosse inquiétude réside plutôt dans la prudence des banques. Avec le Covid-19, les établissements financiers ont resserré les conditions d’octroi de crédit. Sans compter les restrictions imposées par les autorités (HCSF) - ne pas emprunter sur plus de 25 ans et avoir un taux d’endettement inférieur à 33% - que les banques continuent à appliquer à la lettre. «Il ne faut pas de double peine pour les salariés des secteurs déjà impactés par la crise et qui seraient, en plus, rejetés par les banques». Emmanuelle Wargon, ministre chargé du Logement, appelle les banques à «agir avec discernement». «Il ne faut pas de double peine pour les salariés des secteurs déjà impactés par la crise et qui seraient, en plus, rejetés par les banques», a-t-elle déclaré sur Europe 1. De leur côté, les professionnels du crédit immobilier invitent le HCSF - présidé par... le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire -, d’assouplir ses conditions d’octroi. Ce à quoi Emmanuelle Wargon répond: «Il ne faut pas entraîner des ménages dans des situations où ils auraient des difficultés pour rembourser». Quoi qu’il en soit, la sélectivité des banques dans le choix des dossiers se fait ressentir. «Nous observons un creusement de l’écart entre les taux affichés et les taux réellement pratiqués, souligne Philippe Taboret. Cela démontre que les banques traitent en priorité les meilleurs profils qui bénéficient de meilleures négociations». Conséquence: Cafpi constate une «forte baisse» du taux d’accord de crédits. «L’auto-censure de clients qui, face à la situation économique actuelle, abandonnent leur projet immobilier, explique aussi ce recul», précise Philippe Taboret. Une évolution qui fait craindre une chute de la production de crédits au second semestre et risque d’hypothéquer la reprise tant attendue en septembre du marché immobilier. (Source : Le Figaro).
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